Le jeu mobile est un genre dont les autres jeux adorent se moquer. Pour certains, ce n’est même pas un jeu. Mais quand on regarde les chiffres, il n’y a pas de quoi se moquer. Ils génèrent de sérieux revenus. En 2021, Apple, non spécialisé dans les jeux, prenait, grâce aux jeux mobiles, la troisième place des sociétés aux revenus de jeux les plus élevés juste derrière Tencet et Sony. Mais ils ne sont pas tous créés de la même façon. Il existe des sous-genres dans cette catégorie, et les hypercasual games jouissent d’une énorme popularité. Alors, de quoi s’agit-il et comment s’emparent-ils du monde du jeu mobile ?
Que sont les hypercasual games ?
Sommaire
Ce sont des jeux mobiles avec un gameplay instantané et des mécanismes simples, tels qu’empiler, tourner ou tomber. Ils sont conçus pour une mise en place impliquant un minimum d’effort, permettant de télécharger et de jouer presque instantanément, même directement à partir du navigateur.
Ils se définissent aussi par leur public cible. Alors que les jeux comme les RPG, l’action et la simulation ciblent les joueurs fidèles qui dépensent de grosses sommes pour un seul jeu, les hypercasual games font appel au marché de masse et ont un taux de rotation élevé d’utilisateurs. Leur accessibilité et leur facilité d’utilisation leur permettent d’attirer un large public.
Malgré leurs mécanisme unique et interface minimaliste, leur simplicité doit attirer, engager et retenir. Une esthétique agréable et des modèles de progression satisfaisants sont donc également essentiels. Ils se jouent sur plusieurs sessions courtes, et lorsqu’une personne commence à y jouer, elle veut le faire en quelques secondes avec toutes les fonctionnalités disponibles dès le début.
Trouver sa voie vers d’autres genres de jeux
Les jeux de casino ne sont pas exactement des hypercasual games, mais ils en possèdent certains éléments. Puis les « crash games » sont apparus et ont pris d’assaut le monde des jeux de casino. Des jeux comme Aviator, qui connaissent une énorme popularité sur Premier Vegas et d’autres plateformes, montrent que même les joueurs aiment les titres super simples. Aviator pousse encore plus loin la nature simple de ces jeux et utilise le gameplay barebone à l’extrême. Une mécanique de jeu simple, qui se répète sans cesse. Les joueurs placent des paris sur un avion qui « vole » avec des multiplicateurs croissants, pour encaisser avant que l’avion ne « s’écrase ». Contrairement aux jeux de casino traditionnels qui impliquent des règles, Aviator est très simple et se maîtrise rapidement. C’est un concept que tout le monde aime.
Pourquoi les hypercasual games rencontrent-ils un tel succès ?
Ces jeux se caractérisent par un design minimaliste, des commandes faciles à apprendre et des sessions de jeu rapides qui répondent à la nature mobile des utilisateurs. Mais leur succès est dû à leur modèle de monétisation s’appuyant sur les revenus publicitaires, permettant aux développeurs d’offrir ces jeux gratuitement, réduisant ainsi les barrières à l’entrée pour les joueurs. La mécanique de jeu simpliste signifie que même les non-joueurs peuvent facilement s’engager, et elle les rend très partageables et capables d’acquérir rapidement des utilisateurs. Cette viralité, couplée à de faibles coûts de développement, en font un modèle commercial lucratif pour les studios et les éditeurs. De plus, leurs cycles de développement courts et processus d’itération basé sur les données permettent de tester et déployer rapidement de nouveaux titres, garantissant un flux constant de contenu frais.
Des difficultés en aval
Compte tenu de leur simplicité et de leur faible barrière d’entrée pour le développement, la saturation du marché est devenue un problème majeur empêchant les nouveaux jeux de se démarquer. Cette surpopulation réduit la visibilité et augmente la concurrence pour attirer les utilisateurs. Un autre défi concerne les taux de rétention. Alors que ces jeux atteignent souvent de nombreux téléchargements, maintenir l’engagement des joueurs sur le long terme est difficile. Les joueurs perdent rapidement leur intérêt, et la conversion des téléchargements en engagement soutenu se complique. La monétisation est une autre préoccupation. Les jeux hypercasual reposent sur des modèles de revenus basés sur la publicité, pouvant entraîner une mauvaise expérience utilisateur si elle devient trop intrusive. De plus, équilibrer les publicités avec la satisfaction des utilisateurs est difficile, et une mauvaise gestion peut entraîner de nombreux désabonnements. Enfin, les coûts d’acquisition ont fortement augmenté. Avec plus de développeurs qui soumissionnent pour de l’espace publicitaire, le coût d’acquisition de nouveaux joueurs augmente, ce qui met la pression sur la rentabilité des hypercasual games.
